La greffe en incrustation

La greffe en incrustation présente l’avantage de ne pas laisser de vide entre le sujet et le greffon. La technique consiste à incruster le greffon dans une fente triangulaire ménagée dans le porte-greffe.
Cette méthode est très avantageuse sur les arbres fruitiers à noyau notamment, car elle évite les risques d’écoulement de gomme par les parties mal cicatrisées de la plaie. En revanche, elle est beaucoup plus délicate à réussir sur le plan pratique. Un bon coup de main est nécessaire, en effet, pour effectuer des coupes en forme de coin qui coïncident bien. La plupart des plantes que l’on greffe en fente peuvent l’être aussi par incrustation. La meilleure époque pour effectuer ce type de greffe est sans aucun doute le printemps, mais peut avoir lieu pendant le repos végétatif du sujet.
- greffe en incrustation : 1
La méthode Les greffes en incrustation sont toujours des greffes en tête.
Sur un porte-greffe d’un diamètre maximal de 3 cm, on coupe horizontalement l’axe principal à l’endroit souhaité pour la greffe.
Avec un greffoir on entaille en triangle un côté du sujet. La partie la plus profonde de la coupe ne doit pas aller jusqu’au centre de la branche. La pointe du triangle est orientée vers le bas. Dans un second temps, les rameaux porte-greffons mis en jauge en hiver, seront taillés en biseau triangulaire de part et d’autre de l’œil. Ils devront s’insérer parfaitement dans l’entaille du sujet. C’est là que réside la difficulté de cette greffe, car l’angle de coupe n’est pas facile à obtenir. Néanmoins, cette technique se maîtrise avec un peu d’habitude. Elle demande une coupe franche et nette du greffon avec une serpette de jardinier. Que la longueur du biseau du greffon soit inférieure à celle du porte-greffe n’a pas grande importance du moment que les écorces coïncident. L’ouverture du porte-greffe sera étroite de préférence. Il est plus facile de l’agrandir que de retailler le greffon.
Tailler le rameau greffon en biseau triangulaire de part et d’autre d’un œil.
Une bonne greffe en incrustation doit s’emboîter de telle manière que le greffon tienne de lui-même en place dans le sujet. Ceci n’empêche cependant pas la ligature. Elle se fera au moyen d’une cordelette de coton ou avec du raphia synthétique, plus solide que le naturel. Il n’est pas obligatoire de recouvrir toute la greffe avec le lien. L’engluement se fait au mastic à greffer sur les parties encore à vif, sur le plateau de coupe du sujet et sur l’extrémité du greffon.
Conseil Le greffon, qui possède 3 yeux viables comme pour la greffe en fente, gagne à être protégé au départ, par un manchon en papier paraffiné (poche d’ensachage des fruits) qui résiste bien aux intempéries pendant une dizaine de jours.
Lors de la coupe du sujet, il faut faire attention de ne pas hacher le bois. Les esquilles, s’il y en a, seront éliminées délicatement à la main.
Le tranchant du greffoir doit être irréprochable pour que l’opération se déroule bien.
La reprise Si la greffe est effectuée au printemps, la reprise a lieu dans les semaines qui suivent l’assemblage. Les yeux du greffon gonflent, éclatent et donnent naissance à des petites pousses feuillées. A ce moment il faut s’assurer de la bonne tenue du mastic. La ligature se desserre d’elle-même sous l’action des intempéries. Dans le cas où elle tiendrait trop bien, il suffit de la trancher d’un petit coup de greffoir en fin de saison, lorsque le succès de la greffe est établi.
Sur les cerisiers, la greffe en incrustation a tendance à se développer tout en longueur ; un petit pincement, lorsque la pousse a 40 cm de longueur, favorise la ramification. L’année suivant le greffage, lataille de formation pour équilibrer la forme de la ramure peut commencer.
Commentaires